Déficience intellectuelle et troubles du comportement

Déficience intellectuelle et troubles du comportement

Les personnes présentant une déficience intellectuelle auraient 5 fois plus de risques de développer des troubles du comportement.

Les troubles du comportement proviennent à la fois de la condition interne de la personne et de son environnement, ils apparaissent en séquence. Un comportement n'a pas une unique signification.

Les troubles du comportement renvoient à des réalités hétérogènes et peuvent être de tous types :

• Manifestations d'émotions;
• Comportements contradictoires;
• Difficultés scolaires;
• Évitement, ou au contraire tout faire pour l'obtention de quelque chose;
• Déni, silence;
• Troubles graves de comportements (mise en danger de la personne ou d'autrui);
• Attachement désorganisé ou insécure.

De façon générale, la personne a toujours tel ou tel comportement avec un but précis : par exemple obtenir l'attention, acquérir quelque chose, éviter de faire telle ou telle tâche ou de rencontrer telle personne. C'est souvent la manifestation d'un besoin non comblé.

Faites le point sur les besoins de votre proche et sur les vôtres

D'un point de vue médical, il faut tenter de comprendre les causes et les fonctions de ces comportements par une évaluation :

• Contactez le guichet d’accès DI-TSA-DP de votre lieu de résidence et renseignez-vous sur le programme Agir tôt du gouvernement du Québec;
• En cas d'inquiétudes sur le développement de votre enfant, consultez un professionnel; la précocité du diagnostic est importante;
• L’Office des personnes handicapées du Québec offre une aide personnalisée aux personnes handicapées, à leur famille et à leurs proches dans chacune des étapes de leurs démarches d’accès aux services.

Une approche positive

Le guide sur l'exploration sensorielle mentionne les stratégies d'intervention suivantes :

• Développer des interactions positives, notamment vérifier la compréhension du message de la personne;
• Favoriser l'expérimentation de situations nouvelles et variées;
• Aider la personne à réaliser ses choix;
• Fournir à la personne des occasions d'accroître ses liens interpersonnels;
• Faire comprendre à la personne qu'elle a de la valeur à nos yeux;
• Soutenir la personne plutôt que de tenter de la gérer;
• Utiliser des interventions préventives.

Dix conseils pour gérer les comportements de votre proche

Ces troubles ont un impact sur la qualité de vie des personnes et sur leur entourage, d'où la nécessité et le besoin, chez les personnes proches aidantes, de les comprendre et d'agir :

1. Gérez les comportements avec votre proche. Apprenez ensemble;
2. Adaptez son environnement pour qu'il soit sécurisant autant que possible;
3. Encouragez la personne chaque fois qu’elle fait preuve d’une attitude adaptée;
4. Apprenez des méthodes pour gérer les émotions, les pensées et les comportements;
5. Pensez à votre mieux-être respectif et à votre qualité de vie respective;
6. Définissez ensemble des stratégies : quand tel événement arrive, faire telle chose;
7. Décomposez l’objectif comportemental principal en petits buts secondaires que la personne doit atteindre avant de pouvoir remplir l’objectif principal;
8. Exprimez vos limites à votre proche;
9. Discutez de compréhension et de respect;
10. Réfléchissez au vocabulaire entourant la déficience intellectuelle et, pourquoi pas, créez le vôtre! Nous vous avons concocté un mini lexique à cet effet.

Des questions et pistes de réponses

Quelles peuvent être des pistes de résolution pour certains comportements?

À cause de l'hétérogénité des cas et des conditions socioéconomiques qui environnent chaque personne, il n'y a ni réponse simple ni de réponse unique à cette question. On peut préconiser viser la prévention de ces comportements en observant ce qui les cause : quel est le besoin qui est non comblé?

De la gestion à l'insertion

On vise le mieux-être de la personne, et par ricochet votre mieux-être en tant que personne proche aidante. Cela signifie travailler ensemble l'aspect de la communication, encourager une vie engagée en société par le travail, l'insertion dans des activités et un apprentissage à gérer ses comportements.

Qu'en est-il de mes propres comportements?

Comme personne proche aidante, l'aide et le soutien que vous apportez à votre proche est un échange et un apprentissage mutuel. Si votre proche (ou votre enfant) apprend à gérer ses comportements, vous aussi : vous apprenez de et avec votre proche. Vous pouvez aussi compléter vos connaissances et vos expériences et entrer en contact avec les ressources et les services adaptés à vos besoins.

Mini lexique

En 2019, les journaux utilisaient encore « souffrant », « déficient », « atteint de ». Tabar&?$%@!

Le cri de coeur de la comédienne Gabrielle Marion-Rivard est là pour nous le rappeler : pour un sujet tel que celui de la déficience intellectuelle, le choix du vocabulaire et des mots prend une grande importance et dit beaucoup de la manière avec laquelle la société québécoise perçoit la déficience intellectuelle, particulièrement lorsqu'il s'agit des comportements.

• Excessif, comme dans « comportements excessifs »;
• Problématique, comme dans « comportements problématiques »;
• Retard, par exemple dans « retard global du développement ». Rappelons à cet effet que, notamment aux États-Unis, certaines publications utilisent encore l'expression de Mental Retardation.
• Handicap, comme dans « handicap intellectuel ». C'est mettre l'accent sur les déficits;
• Trouble, dans « trouble du développement intellectuel », ou « trouble du comportement » ou encore « troubles de l'attachement », ramène à notre perception sociétale des comportements;
• Gérer, comme dans « gérer les comportements » : à quelle réalité ce mot renvoie-t-il? Que dit-il de la capacité de la société à accueillir ces comportements?
• Inaptitude : la majorité atteinte, la personne sera « apte » ou « inapte » à s'occuper d'elle-même et de ses biens. Heureusement, le Curateur public du Québec emprunte une voie et un vocabulaire différent;
• Course, marathon, rallye, parcours du combattant : c'est le vocabulaire associé aux défis quotidiens des parents et proches aidants. Alors, à quand la pause?