Même s’il est justifié, un refus est vécu comme un affront par le patient en souffrance. Les proches se sentent démunis; ils ont l'impression que le système les abandonne et qu'on ne les a pas écoutés.
Ces situations exigent des communications d’une grande délicatesse. Il faut expliquer, continuer à accompagner, rester présent pour eux. Il faut dire aux patients et à leurs proches qu'ils ont le droit d'être déçus et en colère, qu’il est légitime de ressentir toutes les émotions qu’ils éprouvent et qu’ils ne sont pas seuls. Si je suis amenée à signifier un refus à un patient, souvent en présence de sa famille, je lui dis que c'est un non pour aujourd'hui, mais qu’il peut refaire une demande. En équipe de soins palliatifs, nous restons là pour ces personnes.
Dans les cas de demandes anticipées d'aide médicale à mourir, il y a une méconnaissance. Les gens pensent qu'on peut les faire pour tout et pour rien, ce qui n'est vraiment pas le cas. Un refus peut les fragiliser. Il ne faut surtout pas dire non et… se retirer! On ne veut pas que ça les amène à des gestes qui seraient d'une grande tristesse. Il faut alors mettre un support en place, les référer à des organismes communautaires et des ressources, et continuer à accompagner. Semer à nouveau de l'espoir…