Rebondir: l'histoire d'Hélène, proche aidante

Un ami de longue date me partageait dernièrement qu’il avait toujours été étonné de ma capacité de rebondir face aux difficultés. Voyons donc !!! Il m’exprime ça alors que je viens de traverser une période assez difficile merci! Mon bel amour perd des forces.

On se promène d’un spécialiste à l’autre : physiothérapeute, nutritionniste, orthophoniste, chiro, neurologue et il fait ses exercices, il danse. Il est plus souffrant et a perdu son beau sourire qui m’a tant fait craquer. Il est plus au ralenti, on s’ajuste tout le temps de jour en jour… et moi, de mon côté, j’étais en train de me brûler la mèche…

Finalement… c’est sans doute vrai que j’ai une capacité de rebondir. J’en étais venue à vivre une grande anxiété, toujours soucieuse de lui, difficulté à dormir et à débrancher… et j’ai senti le besoin d’en parler à mon médecin.

Il m’a fait comprendre que « le voyage » avec Marc et la maladie de Parkinson, c’était là pour longtemps et que, pour tenir la route, je devais recharger mes batteries et surtout bien dormir!

J’ai dit OK … et un mois après, je suis retombée sur mes pattes. J’ai pris le temps de me faire de petits plaisirs chaque jour, lire, faire un peu de casse-tête, tricoter, ajouter de la musique dans la maison, écrire, peindre, m’occuper de mes plantes, m’acheter des crèmes pour le corps qui sentent bon (j’ai toujours aimé les senteurs, les couleurs, les douceurs et ce qui est sucré… ouf les calories!) et j’ai commencé à noter ces petits plaisirs chaque jour…  question de me voir aller et de constater mes progrès à prendre soin de moi.

Nous avons, Marc et moi, le privilège de rencontrer une intervenante qui nous apporte une bonne écoute et nous fait réaliser la grandeur de notre amour, l’importance de rester dans le présent et de le savourer pleinement.

Je constate que notre amour est un bon tremplin pour reconstruire notre vie, non pas comme avant, mais avec les forces d’aujourd’hui. J’ai su chercher des ressources pour aider Marc mais, avec le temps, je me suis perdue de vue et j’ai vécu de la révolte face à ce que notre vie était en train de devenir.  J’essaie maintenant de me servir de ma créativité et de mes liens d’amitié, de revoir les compétences dans ma vie… d’avant… et d’ajuster ce qui est réalisable présentement et, surtout, d’écouter mes émotions.

J’ai décidé de continuer d’avancer dans la suite du parcours en m’entourant de personnes respectueuses et positives, en faisant confiance à la vie et en y ajoutant de l’humour à l’amour. Il y en a qui appellent ça de la résilience.

Hélène Tousignant, proche aidante de son conjoint Marc atteint de la maladie de Parkinson. Témoignage recueilli en 2017.