COVID-19 – La proche aidance et le deuil en temps de pandémie

21 Mai 2020

COVID-19 – La proche aidance et le deuil en temps de pandémie

21 Mai 2020
Deuil.jpg

La pandémie bouleverse nos repères individuels et collectifs. Nos rituels et le sens que l’on donne à notre peine sont complètement chamboulés. Si vous vivez un deuil ou accompagnez un proche en fin de vie, comment traverser cette étape éprouvante?

Si vous êtes actuellement en deuil ou si vous accompagnez votre proche en fin de vie, la situation peut vous paraître absurde et injuste. Vos derniers échanges seront probablement précipités, écourtés, voire absents. Vous pourriez éprouver des sentiments de colère, de culpabilité. Dans un tel contexte, comparable à un choc post-traumatique, comment vivre son deuil sans rendre hommage, sans au revoir, sans rites pour le rendre tangible?

Votre cheminement sera peut-être long. Vous devrez vous ajuster à de nombreuses contraintes. Rappelez-vous que le deuil n’a pas de durée. Vous avez le droit de le vivre selon vos émotions, de raconter votre perte, de chercher des notes d’espoir qui vous permettront de le traverser à votre rythme.


Se souvenir des derniers moments avec apaisement

Peut-être avez-vous pu parler à votre proche avant son décès? Il se peut que vous ayez l’impression que la discussion, effectuée dans l’urgence, a été vaine. Vos mots ont-ils été à la hauteur? Soyez indulgent envers vous-même. Rien ne s’est déroulé comme vous l’aviez prévu, mais vous avez fait de votre mieux en fonction des imprévus. Pensez à ce que vous avez pu vivre avec votre proche et non à ce que vous avez perdu. Et surtout, ne vous blâmez pas : nul besoin d’augmenter votre souffrance, en vous rendant responsable d’une situation indépendante de votre volonté.

Si le décès marque le début du deuil, les rites qui l’accompagnent, comme des funérailles, sont l’occasion pour vous d’en parler, de recueillir des témoignages de soutien. Leur absence ne doit pas vous empêcher de partager votre souffrance, par téléphone, par exemple, avec votre famille ou vos amis. La reconnaissance sociale de cette période difficile est une première étape pour progresser dans votre peine. Elle vous aidera à maintenir le lien entre votre proche et vous, au-delà de son décès.

Si vous vous sentez prêt, vous pouvez aussi créer des rites tout aussi significatifs pour vous et votre entourage : des rassemblements de famille par vidéo, un lieu de recueillement chez vous… Trouver d’autres façons de briser l’isolement, de commémorer le deuil est important pour mieux comprendre vos émotions.


Comment réagir si vous n’avez pu dire au revoir?

Gérer ses émotions alors que vous n’avez pas pu dire au revoir est une autre épreuve, avec ses difficultés propres. Même si c’est la dernière chose que vous voulez, il faut se résigner à être patient. Avec le temps, vous accepterez plus facilement de laisser la place aux souvenirs heureux. Puiser l’énergie dans ces moments peut aussi être un moyen pour vous d’avancer dans votre deuil. Cela ne se fera peut-être pas tout de suite, mais gardez à l’esprit que le processus se construit selon votre évolution.

De nouveau, raconter votre perte et son contexte peut vous procurer un certain soulagement. Mais peut-être avez-vous besoin d’une sphère plus intime pour vous connecter avec votre ressenti? Coucher ses émotions sur le papier, que ce soit dans un journal ou dans une lettre à votre proche décédé, peut avoir un effet thérapeutique. Expliquer pourquoi vous n’avez pu être présent, imaginer ce qui aurait pu être dit si vous en aviez eu la chance… L’idée est de vous laisser raconter votre histoire, plutôt que de ressasser la réalité imposée.


Accepter le déclin cognitif

Le déclin cognitif est une autre forme de deuil à laquelle vous devrez peut-être faire face. Votre proche a pu souffrir de l’isolement et de la solitude se traduisant par des pertes cognitives plus importantes qu’en situation « normale ». Si des progrès sont envisageables avec l’assouplissement du confinement, vous devez tout de même être prêt à considérer ce déclin comme irréversible.

De nouveau, ne vous sentez pas coupable, car vous avez sans doute fait au mieux de vos possibilités. Cherchez le positif et l’espoir dans vos visites. Votre seule présence est une source de réconfort pour votre proche. Il se sent moins seul, il éprouve du plaisir à parler, à jouer, à regarder des photos? C’est ce qui compte réellement. Vous parvenez à créer des moments agréables et réconfortants, peu importe que votre proche vous reconnaisse ou non.

Au début, aucune solution ne pourra vous sembler idéale. Vous devrez vous accorder le temps nécessaire pour traverser votre deuil, sans forcer le processus. Dès que vous vous en sentez capables, essayez de briser l’isolement et de vous raccrocher à des souvenirs positifs. N’hésitez pas non plus à exprimer vos émotions, à les nommer : elles ont toutes leur place, et les exprimer sainement peut être bénéfique. Finalement, ayez confiance en vous et acceptez que le temps fasse son œuvre.

Si vous avez besoin de soutien pour vous aider à surmonter ces étapes délicates, nos conseillères et conseillers d’Info-aidant sont là pour vous 7 jours sur 7, de 8 h à 20 h.


D’autres ressources peuvent également vous soutenir et vous guider dans cette épreuve :

Source

Vachon. M. (2020, mai). La proche aidance et le deuil en temps de pandémie [webinaire]. Montréal : Regroupement provincial des comités des usagers.

close

Besoin de parler?

Contactez Info-aidant pour de l'écoute, de l'information et des références.

Tous les jours de 8 h à 20 h

info
call  Info-aidant :  1 855 852-7784